La pleine conscience

La pleine conscience (mindfulness) est une approche qui est très utilisée aujourd’hui pour soigner et prévenir les rechutes de plusieurs problèmes psychologiques et/ou psychiatriques. Elle permet aussi d’améliorer le bien-être et de mieux gérer le stress. Quelque que soit la pratique méditative, elle a comme finalité le développement de la capacité à ne pas s’identifier, de manière figée, à ses pensées et émotions. Permettant, ainsi, la possibilité de ne pas exécuter aveuglement ce que peuvent dicter nos pensées et émotions.

Fausses idées sur la pleine conscience

Il est important de combattre les idées fausses autours de la pleine conscience.

– La méditation est une religion ?

La méditation de pleine conscience telle qu’elle est proposée dans le cadre de la MBBP n’est pas une religion. Par conséquent on peut la pratiquer étant catholique, protestant, agnostique, athée, etc. La mindfulness est surtout un entrainement de l’esprit pour apprendre à ne pas obéir aveuglement à nos états d’âmes. Par ailleurs, la méditation est le pilier central des courants religieux bouddhistes.

– La méditation c’est faire le vide ?

Surtout pas ! Dans l’entrainement à la méditation nous apprenons à calmer l’esprit et à porter son attention aux évènements mentaux (pensées, émotions, jugements, etc.) sans y adhérer aveuglement et sans s’identifier.

– Nous devons rester assis sans bouger avec les yeux fermés ?

Il n’est pas nécessaire de s’asseoir dans une posture figée en position de lotus (les jambes croisées). Nous pouvons pratiquer la méditation en pleine conscience, simplement assis sur une chaise ou en marchant très lentement (médiation sur la marche). Or cette manière formelle de pratiquer la méditation constitue une préparation afin de l’exercer au quotidien, par exemple, en faisant la vaisselle, pendant le trajet en bus, dans les files d’attente, etc.  

– Doit-on avoir « une discipline militaire » pour pratiquer la méditation ?

Bien qu’elle demande de la patience et de la persévérance, la méditation n’est pas une pratique compliquée, pas plus qu’elle n’a à voir avec le succès ou l’échec. Un peu comme un pianiste qui chaque jour effectue ses gammes ou comme un athlète qui s’entraîne au quotidien, la méditation passe par une pratique régulière.

Qu’est-ce que vraiment la pleine conscience ?

La pleine conscience est une pratique qui consiste à observer ses pensées sans les juger et sans se laisser happer par elles, ce qui nous permet d’être attentif au moment présent et de ne pas se faire piéger par les perceptions de notre ego (qui a tendance à exagérer).

C’est un puissant outil de régulation attentionnelle et émotionnelle qui permet de prendre de la distance vis-à-vis de nos pensées et émotions.

La pratique régulière de la méditation favoriserait peu à peu la diminution de l’animosité, le sur-attachement, le manque de discernement, l’arrogance, la jalousie, la tristesse, etc., qui empoisonnent notre vie et celle des autres. 

Méditer, c’est observer sa météo intérieure et apprendre à l’accepter. Lorsqu’il pleut ou qu’il fait très froid, on peut ressentir de l’aversion vis-à-vis de la météo. Si on l’accepte, cela va déjà tout de suite mieux.  Il en est de même avec la météo de nos émotions. 

Bénéfices de la pleine conscience

Elle augmente l’état de détente et le lâcher-prise

• Elle améliore la capacité à faire face aux situations stressantes (car on prend plus facilement du recul par rapport à ces situations)

Elle développe l’attention et la mémoire (en stimulant le cortex préfrontal et l’hippocampe)

Elle calme le centre de la peur (en réduisant l’amygdale qui est une zone à la base du cerveau qui gère la perception du danger)

Elle améliore la régulation des émotions

Elle améliore l’empathie et les relations sociales (en travaillant sur l’attention que l’on porte à soi-même, on développe l’attention que l’on porte aux autres)

Elle favorise l’endormissement (sans effets secondaires, contrairement aux somnifères)

Elle diminue le risque de rechute dépressive (selon des études, elle réduirait de 50% le risque de rechutes)

Elle réduit la souffrance liée à la douleur physique (la perception de la douleur est plus claire mais le ressenti négatif est moins important, car la méditation nous permet de faire la différence entre les sensations physiques et les pensées liés aux sensations, ce qui réduit considérablement la souffrance mentale).